Le monde occidental étant basé sur les mêmes principes dans de nombreux pays, il est parfois difficile de croire que d’autres principes financiers existent à travers le monde. Pourtant, c’est bien le cas, et la finance islamique en est un exemple très concret.
Issu de l’application de la loi coranique et des principes de la charia, ce système a pour but d’allier un mode de consommation moderne, tout en respectant les lignes voulues par la religion islamique. De l’interdiction des profits aux déductions fiscales auxquelles ce fonctionnement donne lieu, nous vous expliquons les grandes lignes de la finance islamique.
Une finance conforme à la loi coranique
La naissance de la finance islamique va de paire avec l’instauration de différents états religieux à travers le monde, notamment au Proche et au Moyen-Orient. L’objectif est simple : il faut parvenir à un accord entre la société occidentale et son système financier internationale, et les grands principes dictés par l’Islam qui refusent notamment le profit pour le profit.
Les axes autour desquels se développe ce système sont donc ceux de la religion. L’univers bancaire doit tout faire pour garantir l’équité, la transparence et la justice quant aux fonds qui transitent par les banques.
Ainsi, les établissements bancaires se veulent véritablement au service de leurs usagers, mettant à disposition des moyens de paiement, de transfert et de gestion gratuits. Et cela pour une bonne raison : la banque n’a pas vocation à faire du profit sur le dos de ses clients.
La spéculation et le profit interdits
Ce fonctionnement implique une autre facette du système bancaire tel qu’on le connaît en France. Puisqu’il est interdit de faire du profit de n’importe quelle manière, toutes les actions spéculatives, destinées par nature à enrichir les banques, sont également interdites.
Cela se caractérise donc bien sûr par l’absence de frais dans la gestion courante des comptes, mais aussi dans un cadre plus étonnant : l’investissement. Les prêts conclus n’ayant pas vocation à engranger des profits, ils ne sont donc pas soumis à des intérêts.
Lors d’un emprunt, la banque paie tout simplement à la place du client, lequel devra ensuite rembourser chaque mois une partie de la somme, non augmentée de frais divers. Seule une marge sera ajoutée à cette mensualité. Celle-ci correspond non pas à des intérêts, mais à la modification d’un versement de court terme à long terme. Cette procédure est en revanche autorisée par la loi islamique.
La finance islamique et le système français
La finance islamique représente malgré tout près de 2 000 milliards d’euros d’actifs dans le monde. C’est donc un acteur non négligeable de la finance internationale, et les pays occidentaux ont tout intérêt à faire en sorte de bénéficier également de ces fonds.
Pour cela, au regard notamment de l’absence de profit qui caractérise le système islamique, l’administration française a établi une exception pour les personnes disposant de fonds dans l’un des états concernés. Ces personnes et sociétés bénéficient en effet de certaines déductions spécifiques, qui leur permettent notamment d’investir plus facilement sur le territoire français.